Les derniers événements





Voici pour commencer une lettre de Thang à son père :

Columbus, Ohio, le vendredi 15 avril 2005
Cher père,
Je t'écris surtout pour te rassurer et aussi parce que le téléphone est très incertain en ce moment.
En fait, je suis bien arrivé à Columbus comme prévu, par contre ce qui ne l'était pas, c'est cette panne généralisée à l'aéroport! Plus d'électricité... nulle part! Du coup un avion est même tombé sur la zone où j'attendais mes bagages et où j'avais donné rendez-vous à Suzy!
Heureusement elle était bloquée dans les embouteillages et n'a pas pu venir me chercher : tant mieux car dieu sait quel malheur aurait pu lui arriver. C'était horrible! La foule s'est immédiatement ruée vers la sortie principale sans ménagement pour ceux qui tombaient. J'ai eu la présence d'esprit de prendre et de guider une mère et son bambin vers un passage latéral, ce qui m'a permis d'en réchapper de justesse avec quelques compagnons d'infortune, non sans avoir subi quelques égratignures après avoir été envoyer bouler dans un couloir par le souffle de l'explosion du Boeing qui s'est écrasé là où je me tenais quelques secondes plus tôt!
Après avoir participé aux secours en compagnie d'un médecin gringalet mais courageux et d'un activiste de Greenpeace (qui semble ravi de cette panne généralisée : les fous sont partout...) nous avons pu rejoindre tant bien que mal Columbus plongée dans le noir et éclairée seulement par des regroupements de reclus que nous n'avons observés que de loin (inquiétude et hâte de rentrer chez soi!). Qui eut cru qu'il y aurait autant d'exclus dans une villes "civilisée" !
Enfin, je suis malgré tout arrivé chez Suzy. Sœurette va bien et son informaticien de mari semble vraiment bien gagner sa vie, ils se sont très bien installés depuis leur mariage l'an dernier! Je suis sûr qu'il n'en faudrait pas beaucoup à Joe pour gagner autant que ce que me rapporte mon travail d'acteur. Je ne me plains pas, tu sais que ça marche plutôt bien pour moi en ce moment, mais quand même, leur quartier est très chic, et encore je ne l'ai aperçu que dans le noir, vu que l'éclairage électrique est naze (on s'éclaire tous à la bougie d'anniversaire!). Par contre ici les gens parlent d'une "Zone de Silence" (comme à new York paraît-il), alors si mon agent veut me joindre, dis-lui où je suis car je ne sais pas si ce sera possible avant quelques jours.
J'espère que la poste fonctionne encore (tiens ça me rappelle un vieux film avec Kevin Costner! Espérons qu'on n'en arrivera pas là).
Désolé pour le style un peu décousu, mais il est bientôt minuit et la journée à été chargée... Enfin, tout le monde est sain et sauf, alors pas de panique...
Porte-toi bien et salue pour moi la famille et mon maître Li Peng.

Je t'embrasse, ton fils Thang.



Voici ensuite un document exclusif, qui parle de lui-même : 

Moi, Hermann Mayer, modeste activiste de Greenpeace, commence ce carnet de route le samedi 16 avril 2005.

Hier, à l'Aéroport International de Colombus, un événement effroyable s'est produit.
Alors que je rencontrais le Père Veyrunes, une sorte d'onde de choc se fit sentir, détériorant tout appareil électronique dans les environs. S'ensuit la fuite puisque un avion de ligne semble tenter un atterrissage à travers la verrière de l'aéroport.
Au passage, un homme, pris de panique, déchire ses vêtements avant de se jeter sur les fuyards. De nombreux autres événements attirent notre attention mais l'instinct de sauvegarde nous pousse à retourner vers nos proches.

Le lendemain réveille nos craintes de la veille et c'est à coups de tricératops monocorne contre les battants de l'église du Père Veyrunes que je me réveille et fuit derrière le père jusque chez le bon docteur John Mc Kenzie. C'est là que déboule Tang Ton That avec sa soeur Lucy à moitié morte et son beau-frère par alliance Joe Jackson.
De là nous partons pour l'hopital pour nous rendre compte qu'il subit l'assaut d'une horde de lézards monté sur des créatures genre dinosaure mais n'ayant jamais existé, tellement ils sont gros et effrayants.
Par chance, nous réussissons à fuir et même à sortir de la zone de silence pour être cueillis par l'armée qui attend les témoignages des rares survivants. Nous avons la visite du lieutenant Jonessy puis de Mr Blackwood un agent du gouvernement.
Celui-ci nous révèle qu'ils ont envoyé tous leurs hommes dans la tempête et que tout ce qui en est revenu, c'est nous. Alors comme ils ont été déçus, ils rejouent en nous envoyant chercher leurs potes.

Dimanche 17 avril 2005
Nous partons à nouveau au milieu de cette zone de silence avec l'espoir de revenir ce soir accompagné de Keith Northrupp (paléontologue), James Staggs (zoologue) et Karl Trezenski (botaniste), trois scientifiques que les militaires nous ont chargé de retrouver.
Fort de notre matériel
(cf. note ci-jointe), nous pouvons sans entrave nous rendre à l'université de Columbus.

C'est avec une certaine fascination que  nous sommes les témoins du récent retournement de situation : la nature est en train de reprendre le dessus face à ce que nous avons longtemps appelé la civilisation.

Sur place, et malgré le chaos auquel nous nous attendions, nous n'avons aucun mal à localiser l'université dans laqualle nous trouvons un certain Alan Pierce, assistant hystérique de Keith Northrupp. Nous sommes quelques peu ralentis dans nos investigations par l'arrivée de vieux lézards, mais Alan nous indique que le-dit prfesseur accompagné de ses colègues sont partis en safari photo, grisés par la nouvelle population des environs.
Nous décidons alors de partir à leur recherche dans la jungle. Là, nous découvrons un campement d'hommes-lézards, un douzaine sont en train de batifoler autour des huttes. Notre collègue John, aillant entendu les cris des chercheurs, se concentre et s'élève jusqu'à la hutte des chercheurs. Il a un plan.
C'est étrange de constater cette organisation aussi vite mise en place par ces choses dont on ne sait ni la provenance, ni les motivations.
Tiens, nous percevons une voix, celle d'un lézard : il parle parfaitement l'anglais, si ce n'est qu'il n'emploie aucun mot évolué, disons que son niveau de dialecte est pauvre. De plus, il semble s'adresser aux scientifiques en leur demandant de se joindre à eux en vénérant un panthéon dont je n'ai jamais entendu parler (qui est Lanala?). Je me demande si en fait ce n'est pas cela la véritable harmonie, le sens de la vie au côté de la nature elle-même. Ces humanoïdes s'attaquent aux humains, mais en fait nous ne connaissons pas leurs motivations. Se pourrait-il que nous les eussions courroucé?
Je ne sais lequel des partis est à défendre, mais une chose est sure : il n'est plus possible de faire demi-tour à ce moment. Il est triste de constater cette animosité car nous aurions pu apprendre beaucoup de ces événements.
Je ne suis fondamentalement pas opposé à cet "état" de la nature mais une chose est sure, ce retour à la nature reste fondamentalement barbare et cela va à l'encontre de ma conception de la vie : je ne suis pas prêt à devenir violent pour faire corps avec la nature. Rien que défendre mes compagnons n'est pas chose plaisante, et malgré toute ma bonne volonté, mes efforts pour régler ces conflits sans employer la force furent vains.
Je ne me sens pas réellement à ma place dans ce environnement, même si tout cela est très excitant. Je me voyait plus à ma place dans la hutte avec les autres scientifiques : au moins aurions nous pu discuter de tout cela et disserter sur la situation. Un autre que moi aurait tenté l'assaut, un véritable militaire. Là, devant une vingtaine de ces sang-froid, la situation me semble désespérée.



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